12.000 kilomètres. C’est, en cumulé, la distance que représentent les chemins ruraux du Morvan. Si ces derniers représentent une richesse insoupçonnée pour ce territoire enclavé qui attire les touristes, à l’écart des grands axes et des monuments, ils sont aujourd’hui délaissés et menacés. Pour sauver ces sentiers qui sillonnent la campagne empruntés pendant des siècles, certains habitants se mobilisent. « Si on ne se bat pas pour les protéger et les empêcher de disparaître, on ne va plus pouvoir se promener correctement à un moment donné« , soutient dans le reportage en tête de cet article Charles Péot, directeur du Collectif de défense des loisirs verts et organisateur des « Journées des chemins ».
Ce jour-là, ils sont une vingtaine à s’être donné rendez-vous sur un chemin devenu inaccessible depuis quatre ans, à cause du manque d’entretien. Chacun est venu avec ses outils pour le rouvrir à la circulation. « Si chacun peut en faire un petit peu, les propriétaires, la commune, les associations et les clubs, ça fait plus de chemins qui sont nettoyés et accessibles à tout le monde », souligne Benoist Granfier, le fondateur de l’association « Tous en chemin rural ».
Des chemins en voie de disparition
Mais pourquoi les petits chemins ruraux disparaissent-ils peu à peu ? « Ils ont été moins utilisés par les engins agricoles, qui étaient devenus trop larges. Ils disparaissent aussi beaucoup par manque d’entretien ou par l’accaparement. C’est-à-dire, des riverains qui s’approprient des chemins en les clôturant, en les barrant, en les annexant à leur propriété« , détaille Charles Péot.
Le problème est surtout financier, comme l’explique Maurice Thévenin, le maire (SE) de Pouques-Lormes (Nièvre), dans la vidéo. « Sur un kilomètre carré, on a dix chemins ruraux« , souligne-t-il. Soit un total de 90 km pour une commune qui compte seulement 150 habitants. L’édile a choisi d’y consacrer 4000 euros par an, de quoi attirer les touristes et les acheteurs de maisons secondaires. « Quand ils viennent ici, ils savent que les chemins sont entretenus et que le cadre est agréable. Ils peuvent se promener tranquillement. C’est du gagnant-gagnant« , soutient Maurice Thévenin face à notre caméra. Pari réussi pour le maire, une dizaine de maisons ont été vendues dans le bourg ces trois dernières années.