Les producteurs de sapins de Noël du Morvan, leaders français, sont en passe d’obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP), un label européen garantissant l’origine locale et une culture écoresponsable. Déposé en 2020, leur dossier a été validé par la France et attend l’approbation européenne, prévue pour 2025. Ce serait la première IGP horticole française en Europe, mettant les sapins du Morvan en concurrence avec les grands producteurs européens, comme le Danemark et la Belgique.
L’IGP permettrait de répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits locaux et respectueux de l’environnement. Selon Jean-Christophe Bonoron, président de l’Association française du sapin de Noël naturel, ce label exige des pratiques écoresponsables, comme le respect des normes « Plante bleue », qui limitent l’usage d’engrais et de produits phytopharmaceutiques. Par exemple, Isabelle Broussard, cogérante d’Aiguilles du Morvan, utilise des traitements réduits à l’essentiel, son IFT (indicateur de fréquence de traitements) atteignant 0,32, bien en dessous de la moyenne nationale pour la vigne (18). Certains producteurs adoptent aussi des techniques alternatives, comme la plantation de trèfles pour limiter les mauvaises herbes.
Cependant, les sapins biologiques ne représentent qu’1 % du marché, freinés par un manque d’aides publiques et un désintérêt relatif des consommateurs, qui estiment ne pas « manger » leur sapin. Malgré cela, le Morvan, région aux sols pauvres particulièrement adaptés à cette culture, produit environ 1,5 million de sapins par an, renforçant sa position comme premier producteur français.
Avec environ 50 millions de sapins vendus chaque année en Europe, dont 5 millions en France, l’IGP pourrait faire des sapins du Morvan un symbole de production locale et durable, tout en consolidant leur compétitivité face à la concurrence étrangère.