Située en Côte-d’Or, au cœur du massif du Morvan et intégrée à son Parc Naturel Régional, la commune de Champeau-en-Morvan est traversée par deux rivières : le Ternin, affluent indirect de la Loire, et le Cousin, affluent indirect de la Seine.
Le paysage y est typiquement morvandiau : forêts profondes, prairies bocagères où paissent les vaches charolaises, et nombreux plans d’eau qui rythment le territoire. Après avoir rénové sa mairie et sa salle communale, toutes deux désormais chauffées par géothermie, la commune poursuit son engagement dans la valorisation du patrimoine local, notamment à travers la restauration de l’église Saint-Léger de Fourches.
L’Étang du Neptune
Au sein d’une propriété de 14 hectares, cet étang de 6 hectares alimenté par des sources naturelles offre un cadre d’exception. Il accueille un parcours de pêche à la mouche, apprécié des amateurs de nature et de tranquillité.
Le Parc de Saint-Léger-de-Fourches
Créé au XVIIe siècle et transformé au XIXe, ce jardin remarquable abrite de majestueux arbres régionaux et exotiques, ainsi qu’une riche collection d’arbustes à fleurs. On y découvre également les statues de Flore et de Notre-Dame des Pins, et une superbe vue sur la vallée du Ternin et l’église Saint-Léger-de-Fourches.
Randonnées et découvertes
Champeau-en-Morvan est sillonné par plusieurs sentiers de randonnée et circuits VTT, dont le célèbre parcours VTT du Morvan, qui traverse la commune.
Un village entre eau et légendes
Implanté sur la ligne de partage des eaux, Champeau-en-Morvan s’étire au-dessus d’un étang. Sa configuration en hameaux dispersés (29 au total) explique le transfert du chef-lieu en 1911 depuis Saint-Léger-de-Fourches, Champeau étant plus central et accessible. Ce changement entraîna la création d’un nouveau cimetière et d’une chapelle en 1913, tandis que l’église paroissiale demeurait à Saint-Léger.
La mairie-école, édifiée au XIXe siècle, se distingue par son orientation atypique, tournée vers la montagne. À proximité, l’ancienne école de filles côtoie la maison de maître Cordin, devant laquelle s’élève une croix en pierre.
Le moulin de Champeau, ou moulin du Château, remonterait au XIVe ou XVe siècle. Moulin à tan et foulon, il fut relié à un bief lorsque l’étang fut asséché entre 1848 et 1940 pour favoriser les cultures.
Le territoire de Champeau est également riche en légendes et curiosités naturelles :
- La Pierre des Anges, chaos granitique dissimulé près de Saulieu,
- La Croix de l’Homme Mort, autour de laquelle plane un récit mystérieux,
- Les anciens moulins de La Fiotte et Chailloux,
- Et la Pierre du Pignon, étrange formation rocheuse évoquant un pignon de maison.
Hameaux et curiosités
- Eschamps : vestiges d’un ancien domaine du XVIIIe siècle et de son parc disparu.
- Bois Gauchas : une maison singulière flanquée d’une tour demi-ronde.
- Montabon : un petit lavoir tourné vers la campagne.
- Montbroin : la ferme des Groseilles conserve une tour de guet du XVIe siècle.
- Moulin-Morin : ancien moulin à eau.
- Le Rigot : un mystérieux pavillon du XIXe siècle, tour à tour supposé moulin à vent ou observatoire d’un tanneur de Saulieu.
Saint-Léger-de-Fourches
Son nom rappelle les « fourches patibulaires » médiévales, gibets dressés autrefois par les évêques. Ancienne commune indépendante jusqu’en 1911, Saint-Léger perdit son statut au profit de Champeau, dans un contexte d’anticléricalisme marqué : nombre de croix furent détruites, sauf une, sauvegardée dans la propriété du châtelain.
L’église Saint-Léger, de style néo-roman, possède un clocher élancé en zinc, un autel en bois sculpté et de jolis vitraux modernes. À proximité, le presbytère date du XVIIIe siècle. On peut encore voir l’ancien lavoir, l’école du XIXe siècle et la gare du tacot du Morvan (inaugurée en 1903).
Plus haut, subsiste une maison bourgeoise dotée d’un cadran solaire, vestige d’un ancien château du XVe siècle. Son parc, classé Jardin remarquable, a conservé tout son charme, entre statues, sources et bassins.
Entre Saint-Léger et Champeau, le lavoir de l’Huy Rapin et la fontaine Chauvelot témoignent du petit patrimoine local. Plus loin, le faux dolmen des Garennes et la Pierre qui Tourne d’Alligny-en-Morvan invitent les promeneurs à prolonger la balade.
Les Suisses
Autrefois nommé La Breule, ce hameau doit son appellation actuelle à deux fromagers suisses venus y produire du gruyère au XVIIe siècle. L’épidémie qui décima leur bétail mit fin à l’activité, mais le nom resta.
Source : André Beuchot, Un curieux en balade
