Château de St Léger des Fourches

Le hameau de Saint-Léger-de-Fourches

Le hameau de Saint-Léger est dominé par l’ancien château féodal, remanié à différentes époques avant d’être entièrement reconstruit en 1870. Longtemps chef-lieu de commune (jusqu’en 1911, date du transfert à Champeau), Saint-Léger, auquel fut ajouté le nom « de Fourches » — en référence au hameau voisin où se dressaient autrefois les fourches patibulaires — possédait un château dont l’origine et l’architecture primitive demeurent mal connues.

Le fief de Saint-Léger dépendait du comté de Saulieu, dont les évêques d’Autun étaient les seigneurs, jouissant de tous les droits afférents (voir fiche Château-fort des Évêques).
Parmi les familles seigneuriales connues figurent les Montagu (XVe–XVIe siècles), les Conygham (à partir de 1676), puis d’autres propriétaires successifs, notamment les Dareau et les Moreau.

La carte de Cassini du XVIIIe siècle ne mentionne aucun château au chef-lieu de Saint-Léger (lequel sera déplacé à Champeau en 1911). Le cadastre de 1819 y signale seulement deux bâtiments distincts.

Si les remaniements antérieurs au XIXe siècle restent méconnus, ceux entrepris à la fin du XIXe sont mieux documentés. D’après Nicole Simon, en 1870, Charles de Gouvenain, alors propriétaire sans descendance, fit démolir les deux tiers de sa demeure, comprenant deux tours avec escalier à vis et une tour de guet. Il « modernisa le tiers restant » et fit construire des dépendances. La maison actuelle ne compte plus que onze pièces.

Selon la mémoire locale, une tour de guet s’élevait autrefois au fond du parc et un souterrain maçonné aurait relié le château à une sortie découverte lors de l’agrandissement de l’étang situé en contrebas — détail encore à confirmer.

Aujourd’hui, il subsiste, au cœur d’un magnifique parc arboré, une maison bourgeoise de plan rectangulaire, à deux niveaux avec combles, couverte d’un toit à deux pans en tuiles plates. La façade, percée de trois baies par niveau, est sobre, animée seulement d’un petit fronton au-dessus de la porte d’entrée et d’une lucarne à la capucine finement ouvragée, vestiges discrets de son prestigieux passé.

Le parc, créé au XVIIe siècle selon Nicole Simon, fut remanié au XIXe siècle puis restauré en 1972 par la famille Ribbes, qui racheta le domaine. Classé « Jardin remarquable », il abrite de nombreux arbres majestueux — cèdres, tulipiers, essences locales et exotiques —, ainsi que des arbustes d’ornement. Certaines coupes récentes semblent cependant avoir réduit son couvert végétal.

En contrebas, une ferme de style XVIIIe siècle attire l’attention : dotée d’un élégant toit à croupe en tuiles plates, elle pourrait avoir constitué une ancienne dépendance du château.